Seul le silence s'impose

Résumé d'une histoire pas drôle, pour ceux qui n'auraient pas suivi :

Un guide arrache une caillasse dans une voie, sa nana la prend sur l'avant bras : amputation de l'organe. Les assurances doivent payer, mais qui est responsable ??? Comme ça s'est passé sur un site conventionné, c'est la FFME qui doit déboursé un truc comme 1 million d'euros !!! 

La FFME décide donc d'arrêter les conventions avec les proprios de falaises (mais ça, c'est pas nouveau !) et prévoit , rétroactivement,  de supprimer tout ce qu'elle a déjà signé, car si à chaque pète, elle doit claquer 1 million d'euros, nos p'tits compétiteurs seront bientôt rétribués en ticket repas chez Flunch...

Alors, après ça, deux options : on est consterné, on écrit des pages sur la notion de risque dans une société où il faut un coupable, blabliblabla...

Soit on ferme sa gueule, on n'en pense pas moins., et on va grimper demain en acceptant "le risque".. Je choisis l'option 2.

Et vous, quel est votre choix ??? Parce qu'un jour, forcément, une caillasse va se décrocher d'une de "nos" voies (et là, j'inclus toutes les falaises du monde entier).. alors vous ferez quoi ??? 

Comments

[Mathieu C.]

Lu sur un commentaire facebook ( https://www.facebook.com/events/1658272024485694/permalink/1669916256654604/ )

Pierre Délas

14 octobre, 12:27 ·



Histoire d'alimenter vos débats samedi, je vous mets au parfum de la situation actuelle concernant la gestion des SNE par le comité directeur de la FFME (qui a acté en réunion samedi dernier) et me permets de vous transférer un mail de Bruno Fara envoyé à tous les adhérents de son club Hotroc cette semaine qui résume bien la situation...



Pour comprendre ce positionnement fédéral qui est officieux (ils n'ont pas encore communiqué là-dessus) il faut savoir que la FFME, via Alianz son assureur vient d'être condamnée (le printemps dernier) à verser 1,2 Million d'euros aux victimes de l'accident de Vingrau (dans le 66) en avril 2010 (gros bloc de pierre qui se détache de la voie, deux blessés sérieux dont une amputation de bras). Accident qui a occasionné l'interdiction du site et des falaises environnantes pendant plus de 4 ans...



Le mail s'intitule : "inquiétude pour les sites naturels"



Voici un résumé “sur le vif” des récents événements et prises de position de la FFME concernant les sites naturels!



1) Il faut savoir que les fameuses conventions qui déchargent les propriétaires de leur responsabilité en cas d’accident, et qui à ce titre ne les pousse pas à interdire la pratique sur leur propriété, sont d’une part archivées au national (même si les comités départementaux y participent) et d’une autre part communiquées à l’assureur de la FFME.



2) Les sites sportifs n’ont pas été inclus (comme Chamonix ou l'Oisans ... la haute montagne pour généraliser) dans la loi montagne qui définit le “risque librement accepté par le pratiquant”, et donc non susceptible à poursuites ...

Donc de la même façon qu’un cambrioleur qui se noie dans votre piscine, ou se blesse en cassant votre véranda, peut vous valoir des poursuites par ses ayants droits, tout accident sur un falaise entraine une recherche de responsabilité (souvent par l’assureur de la victime ... qui cherche à transférer la charge financière sur une autre assurance) !



3) un accident (2015) dans les Pyrénées où un grimpeur (pourtant guide ... ou BE? ... à vérifier) avait envoyer un bloc sur sa compagne lui occasionnant une très grave invalidité a été jugé et même si tout était en règle pour la sécurité ... la FFME ... donc son assurance doit payer plus de 1 million d’euros à la victime.



4) un autre accident assez semblable vers limoges plus récent semble se diriger vers les même conclusions.



5) Samedi soir lors d’un rassemblement FFME du Comité Régional j’ai été informé en direct par Arnaud Becker d’une décision du Comité Directeur de la FFME qui se réunissait à Paris, info qui ne datait que de quelques minutes, mais confirmée ce lundi lors d’une réunion au Comité Directeur du CD69 ... où le Prédident du Comité Régional (Claude Chemelle était présent)



La FFME n’accepte plus de conventionner les sites d’escalade pour l’instant, toutes les conventions en instances sont suspendues et il est envisagé de dénoncer les conventions existantes ... votée à l’unanimité moins une abstention !



Ceci peut avoir de lourdes conséquences sur notre activité ... sinon sur le prix de l’assurance inclue dans la licence (11€ actuellement) car l’assureur risque de dénoncer le contrat sauf à augmenter énormément la cotisation!



Plane aussi au dessus de nos têtes l’interdiction ... non pas de grimper (l’acte), mais de pratiquer sur nos sites favoris (le lieu)!

En effet les conventions amenaient les propriétaires (privés ou mairies etc) à nous laisser la liberté de pratique ... puisqu’ils n’étaient pas susceptibles d’être poursuivis en cas d’accident!



Mais qu’en sera t il dès que cette décision sera connue et appliquée? ... je vois un avenir très sombre pour l’activité escalade naturelle ... car ne nous leurrons pas ... classer en TA (terrain d’aventure) ne changera rien ... les propriétaires pouvant être inquiétés seront alors opposés à la pratique!



Une seule solution serait de faire évoluer la loi montagne en incluant la pratique de l’escalade sportive dans son cadre ... la FFME fera t-elle les actions nécessaires à cela ... c’est à espérer !



je vous informerai des suites ...



Le président de Hot Roc

Bruno FARA